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03/09/2016

Les Tarzanides du grenier n° 224

 

En 1958, à partir du 25 février, les éditions françaises IMPERIA dirigées par Robert Bagage mirent en vente le numéro 1 d’un banal journal de poche ayant pour titre OLIVER.

 

BD Oliver 1958.jpg

 

 

De ce produit, il y eut 456 numéros chacun de 68 petites pages. Seule la première page d’ouverture et la soixante huitième de fermeture sont colorées en quadri. Le premier numéro se vendit 25 francs (avant la dévaluation de notre monnaie survenue en 1960). Aujourd’hui, comptez trente ou quarante euros pour acquérir cet exemplaire en bon état. Non je ne vends pas le mien. Je le donne encore moins.

 

OLIVER n’est qu’un surgeon faiblard du rebelle saxon ROBIN des BOIS. Et si toi, l’inconnu, tu es intéressé par quelques uns des exploits plus ou moins réels de ce personnage dans l’Angleterre de la fin du XIIIe siècle, je te conseille de regarder les 66 bandes dessinées publiées dans l’ancien hebdomadaire TARZAN, depuis le numéro 54 de l’année 1947 jusqu’au numéro 128 de l’année 1949. Le graphisme est dû à Jacques SOURIAU (1886-1957). A ma connaissance ces soixante six bandes n’ont jamais été republiées, ce qui est fort regrettable.

 

BD-Robin-des-bois 1947.jpg

 

 

Oyez ! Oyez ! bonnes gens : Les quatre premières bandes dessinées réalisées par SOURIAU pour ROBIN HOOD

 

Doc Jivaro et mfcl

 

02/04/2016

Les Tarzanides du grenier n° 206

 

Hop ! le tour est joué. Effet miroir (sauf les couleurs). Il suffit d’inverser une image pour se dispenser d’avoir à en – hi-han ! - dessiner une deuxième.

 

Tex-Tone-n°-355-et-468-.jpg

 Tex Tone n° 355 - Tex Tone n° 468

 

De ce titre, il y eut 526 numéros mis en vente depuis mai 1957 jusqu’en mai 1986.

 

Le Copyright IMPÉRIA détient, peut être, le record en France quant à la réutilisation d’un dessin sous sa forme réfléchie pour des couvertures différentes.

 

De cette façon, Cassidy n° 65 (année 1955) resservira selon le truc de faux jumeaux placés vis à vis, pour son n° 265 de l’année 1957.

 

Cassidy-1955-et-1957.jpg

 

 

Le Gérant, Rédacteur en chef, Directeur des publications se nommait BAGAGE. Robert BAGAGE. Isolez ROB pour ajouter BA, vous obtenez ROBBA. Oui : la signature de l’illustrateur des premières couvertures de TARGA, tarzanide exemplaire.

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

21/03/2015

Les Tarzanides du grenier n° 103

++ 

De quoi agacer l'instit ! Le territoire français du lendemain de la guerre 1940-1945 est divisé entre tribus amérindiennes émigrées du Nord des Amériques. Les Sioux dirigent Paris cependant que les incandescents Feux Follets contrôlent la baie du Mont Saint Michel. La tradition cocardière de style Hansi perdure avec un peuple de cigognes patrouillant entre Strasbourg et Colmar. Quant à la Corse c'est la main des Pieds Agiles qui en fouille les bruyères du maquis.

 

Youpi-tribus-Youdi.jpg

 Année 1948

 

Cette carte de France redistribuée selon une géopolitique invraisemblable fut imprimée en page 16 de la bédé YOUPI dont nous vous parlions samedi dernier. En fait, dans ce journal pour la jeunesse, trois pages se consacraient aux coutumes et costumes anciens d'un tribalisme qui disparut lorsque la mitrailleuse Hotchkiss arma la soldatesque yankee.

 

Coq-Hardi-1950.jpg 

 

 

 

 

Les fils de la squaw n'en ont plus pour longtemps.

Coq Hardi n° 208, 1950.

 

 

Notez que le Maroc, l'Algérie et la Tunisie figurent comme français, ce qui n'a rien d'étonnant historiquement puisque les frontières arbitraires établies en Afrique lors d'une « Conférence de Berlin » organisée par Bismarck en 1885, avaient pour but de limiter les causes de conflits entre européens.

 

A défaut d'avoir été compartimentée en réserves indiennes géantes, la France républicaine subsiste avec un découpage administratif départemental. A ce propos : irez-vous voter dimanche 22 ?

 

Sur ce, Docteur Jivaro se met à rechercher sa carte d'électeur sous plusieurs désordres de papiers raturés.

 

- Où l'as-tu encore fourrée ? Pas la peine de me la demander je ne l'ai pas.

 

Ça, c'est la voix d'une femme dont la patience mérite mieux que les Palmes Académiques.

 

Doc JIVARO

 

 

03/01/2015

Les Tarzanides du grenier n° 94

Dans les BD de notre jeunesse, arriva qu'un personnage apparaisse sous deux noms différents – sous deux rôles aussi.

 

Ce fut le cas pour le shérif américain Hopalong CASSIDY, lequel connu son heure de gloire en France pendant la décennie 1950.

 

Ci-dessous le numéro 1 de Hopalong CASSIDY dont le dépôt légal se fit en 1951, sous la direction de Robert Bagage. D'abord commercialisé au prix de 30 frs (anciens), ce nouveau venu réserva une heureuse surprise au porte-monnaie des parents : son numéro 15 se vendait encore 30 frs, mais son numéro 16 se vendit à moindre coût, soit 25 frs. (En observant bien la couverture, on constate que le prix modifié est écrit manuellement et non pas à l'aide de caractères typographiques).

 

Hopalong-Cassidy-1951.jpg

 

Dans le numéro 85 bimensuel de Hopalong CASSIDY, en mai 1956, l'homme de Loi de Twin-River, pétarade de ses deux revolvers pour échapper à une bande de trafiquants de viande de boucherie. Mais une année plus tard, le même personnage a modifié son nom en Bill Boyd ; et il n'est plus shérif mais simplement cow-boy c.a.d. vacher du Far West dans l'illustré RANCHO numéro 38 de 1957.

 

Cassidy-n°-85--Rancho-n°-38.jpg

Celle de gauche : Éditions IMPERIA  -  Celle de droite : Éditions de la S.E.R.

 

Bien d'autres personnages de BD changèrent leur identité en changeant d'éditeur. Ainsi, Marc Trail, d'abord connu des enfants pour avoir été publié dès 1948 et dans Coq Hardi, modifia son nom en Mark Been dans le mensuel Old Bridger – Creek de 1962. Et notre brave tarzanide TARGA, disparu en 1950 à cause de la censure, ne revint sur scène qu'après s'être fait appeler AGAR pour terminer dans la déchéance sous le dessin balourd de Carland.

 

Hopalong-Cassidy-bandeaux.jpg

 

A gauche, au dessus de Hopalong Cassidy et dans le numéro 32 de février 1954, une fumée dont la provenance ne s'explique que lorsque le revolver redevient visible à droite et dans le numéro 36 du 15 avril 1954.

 

La censure n'est pas clémente mais elle peut être oublieuse.

 

Doc JIVARO

 

18/10/2014

Les Tarzanides du grenier n° 84

 

GARRY – suite

 

Comme l'autre dit, l'un dit pour ce samedi : commençons par le commencement.

 

GARRY est annoncé dans le mensuel TARGA du 15 mai 1948. GARRY et TARGA, deux enseignes de bandes dessinées publiées par les E.D.S. (Éditions du Siècle), lesquelles seront rebaptisées IMPERIA en 1951, lorsqu'il faudra attirer une nouvelle clientèle d'enfants auxquels les parents apprennaient à gérer un maigre mais réel argent de poche. Si je ne me trompe pas trop, mes premières acquisitions GARRY s'effectuèrent après que j'eusse vendu deux ou trois peaux de lapin et une bonne trentaine de capsules en plomb à un ferrailleur, rue Miss Cailloux.

 

Pour ce GARRY, c'était Rocca (Robert Bagage) qui se chargeait des couvertures en quadrichromie, avant d'en laisser la réalisation à Félix Molinari qui n'illustra d'abord que les seules pages intérieures.

 

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GARRY, le numéro 1

année 1948

Ça saigne ! En plein dans le bide !

 

 

A présent, en 2014, les Thorgal et autres supposés barbares ont interdiction d'afficher de telles vérités guerrières, donc humaines.

 

 

Molinari, dit-on, fut menacé d'une plainte « pour cause de racisme ». L'indéfini « on » lui reprochait « ses » japonais quelque peu caricaturés. N'avons-nous que le droit, voire l'obligation de ne caricaturer que Charles de Gaulle ou Pompidou en France ?

 

 

Garry-n°-1-page-4.jpg

 

 

  

Si vous aimez dîner SUSHI, les marin's, eux, n'appréciaient pas les senteurs de la cuisine traditionnelle japonaise. Du moins dans cette image.

 

Une geisha leur convenait mieux. Mais dans les livres destinés aux écoliers, on conseille généralement : Faites la guerre, pas l'amour. Le sexe ? Pouah, caca !

 

 

GARRY bénéficia d'une longévité remarquée. De 1948 jusqu'à 1979. Sans se flétrir, sans vieillir. Insoluble bien qu'inclus dans l'espace temps. Son journal passa par trois formats, de son plus grand (25 X 33) à son plus petit de poche par lequel il condamna à la médiocrité sa présentation en kiosque. C'est avec son format de moyenne dimension – 19 X 25 – à partir de son numéro 23 qu'il s'assura une belle réussite avec ses 36 pages ou alternent 2 pages de couleurs et 2 pages imprimées noir sur blanc. Cette deuxième série est surtout recherchée par des collectionneurs adultes qui en apprécièrent pendant leur enfance les dessins d'avions de guerre.

 

Nos pères européens n'eurent pas à affronter le Japon d'Hiro Hito guerroyant. Une telle « lacune » n'empêcha pourtant pas, chez nous, l'apparition de héros BD en lutte contre l'Empire du Soleil Levant. Citons rapidement : Buck Danny, Hardi John ! A égalité avec le Capitaine Veyrac dans COQ HARDI. Ou encore un SALVATOR affrontant dans le TARZAN de 1948 les derniers revanchards japonais. Et les affrontant non plus sur la planète Terre mais entre Mars et Vénus. Ah ! ne pas oublier de rappeler que le prototype de tous ces gens, reste le jeune TERRY créé par Milton Cannif.

 

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Donald, n° 1

du dimanche 23 mars 1947.

 

 

 

Assez curieusement, le seul épisode des aventures de TERRY publié dans l'hebdomadaire DONALD fut rebaptisé BARRY. Devions-nous croire, en mars 1947, que l'appellation BARRY faisait moins chewing-gum Coca-Cola que TERRY ?

 

Docteur Jivaro

 

 

11/10/2014

Les Tarzanides du grenier n° 83

 Qui ça ? Gary ? L'acteur Gary Cooper, le mal aimé du Sénateur Mac Carthy ? Pas du tout. . Mais GARRY.

 

 GARRY avec deux R, s'il vous plaît. Un air américain, l'autre japonais.

 

 Car GARRY, à son commencement, était une des bandes dessinées les plus sanguinaires traitant  de la guerre entre les marin's et l'armée nippone. Les écoliers de ma génération s'y passionnèrent.. 

 

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Avril 1952, Numéro 51

L’Éditeur IMPERIA reçut des avertissements de la censure.

Il parvint, néanmoins, à maintenir des couverture frappantes.

 

 

Rien que les titres du début vous noient dans l'ambiance terrible des lendemains de Pearl Harbor.

 

N° 1 = l'Enfer de Guadalcanal

N° 2 = Troglodytes de la Mort.

N° 3 = Fusillés à l'Aube.

 

 On souffre, on torture, on crève à chaque page.

 

 De quoi faire enrager nos instituteurs, lesquels s'efforçaient vainement de rendre attractif leur journal « Francs-Jeux » de 16 pages sagement conformes à leur militante « Ligue de l'Enseignement ».

 

 De ce Francs-Jeux, un bien modeste commerçant ambulant faisait des cornets de papier qu'il emplissait de marrons grillés, l'hiver. T'en souviens-tu, Bernard ?

 

 C'est lui, cet homme vieillissant, qui nous confiait avoir été camelot du Roy, pendant sa jeunesse. Et avoir serré la main à Maurras et lu des bouquins écrits par Léon Daudet, écrivain majeur.

 

 Docteur Jivaro en bavardera plus en détail samedi prochain, du Sergent Garry